Jossot
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À propos de l’auteur
C’est dans une famille dijonnaise bourgeoise et aisée que naît Gustave-Henri Jossot en 1866. Il est très jeune quand sa mère meurt et il se trouve rapidement doté d’une belle-mère étouffante. Sa première révolte, elle est contre sa famille qu’il juge moralisatrice, sclérosante et étriquée. Après des études médiocres, il part à Paris et travaille dans les assurances. Il épouse alors une petite blanchisseuse, la rupture avec sa famille est consommée. D’autant qu’il abandonne son travail de bureau pour la peinture.
Ses premiers dessins paraissent en 1892 dans des journaux satiriques. Son style original, ne se réclamant d’aucun courant, déroute mais plaît. Il radicalise ses charges, affine ses légendes contre les Bourgeois, l’Église, les Juges. L’affaire Dreyfus aidant, l’Armée est sa cible suivante. Toutes ces caricatures cinglantes sont publiées dans Les Temps Nouveaux, l’hebdomadaire anar de Jean Grave, La Plume, Le Rire, et surtout l’Assiette au Beurre. C’est finalement grâce à l’héritage de son père qu’il peut se consacrer à la caricature, dédaignant les travaux plus alimentaires. Il publie des albums (Mince de trogne, Artistes & Bourgeois, Femelles) et un roman satirique illustré, Viande de “ Borgeois ”.
Mais en 1896 la mort de sa fille de 11 ans le traumatise profondément. Il ne dessine quasiment plus, traverse une crise mystique, et décide de quitter la France avec sa femme. Il trouve refuge en Tunisie en 1911 et se remet à peindre, essentiellement des paysages et des scènes de rue de facture très classique, abandonnant presque définitivement la caricature. Fasciné par l’Islam, il se convertit en 1913 et s’investit dans la vie locale. Il écrit pendant vingt ans dans les journaux tunisiens (La Dépêche tunisienne, La voix des Tunisiens), prônant l’égalité des revenus, la liberté de la femme musulmane ou le refus de la violence. Il donne également des articles à la presse pacifiste et reste en correspondance avec ses amis anarchistes parisiens comme Han Ryner. Mais en 1932, fatigué et lassé des querelles politiques qui ne l’ont jamais intéressé, il abandonne le journalisme et écrit des pamphlets plus personnels, fustigeant les prétendues valeurs que sont l’argent, le travail ou l’éducation. Le Fœtus récalcitrant est publié en 1939. Il finit sa vie à Sidi Bou Saïd, le village des peintres, où il s’éteint le 7 avril 1951.