Georges Perros
L’auteur
Georges Perros (pseudonyme de Georges Poulot) est né et mort à Paris (31 août 1923 – 24 janvier 1978). […] Il débute au théâtre en jouant La Célestine, et dans les lettres en participant aux premières manifestations lettristes. Un prix de comédie lui vaut d’être engagé à la Comédie- Française. Distraction ou indifférence, il s’y laisse oublier (1949-1950) passant le plus clair et le plus obscur de [son] temps dans une mansarde de Meudon à poursuivre le commentaire en abîme, nonchalant, éperdu d’idées, d’humeurs, de situations de lectures (Valéry, Kierkegaard), qui commencé avec les poèmes et les journaux intimes de l’adolescence, trouve dans la note sa forme privilégiée. La rencontre providentielle de Jean Grenier au Caire, lors d’une tournée, exténue le peu de goût qu’il conserve pour le métier de comédien. L’auteur des lles lui fait connaître Jean Paulhan et le milieu de la N.R.F. Dès lors, la revue publie nombre des notes qui formeront les trois tomes de Papiers collés (1960, 1973, 1978) ainsi que des vers de Poèmes bleus (1962) et d’Une vie ordinaire (1967). Lecteur au T.N.P. de Vilar puis aux éditions Gallimard, il vit, à partir de 1959, en Bretagne. Il s’y marie avec une amie russe venue l’y rejoindre. Paradoxalement, le centre de gravité de cette existence imprudente, enfin trouvé dans l’éloignement, la résistance, la pauvreté énergiquement et, autant que possible, gaiement assumée, figure alors, pour quelques intellectuels parisiens, une pensée réconfortante, un point de fuite rêvé ou de chute éventuelle – un lieu en tout cas ouvert en permanence aux vicissitudes de l’amitié. Saturant l’espace de la fumée de sa pipe et de sa moto, Georges Perros ne cesse de travailler à sa manière: écrit, dessine, chante, va ici et là ranimer les courages et défier les prétentions, est invité chaque semaine à parler de son ignorance aux facultés de Brest et de Quimper, jusqu’à ce qu’un cancer l’atteigne à la gorge; réalisant un de ses projets d’avenir: le petit lopin de terre si durement, si paresseusement, si atrocement gagné, mon Dieu, sous les pins qui dominent la baie de Douarnenez.
Gilbert Minazzoli
Bibliographie
- Papiers collés. Gallimard, 1960.
- Poèmes bleus. Gallimard, 1962.
- Une vie ordinaire. Gallimard, 1967.
- Papiers collés II. Gallimard, 1973.
- Papiers collés III. Gallimard, 1978.
- Lectures. Le temps qu’il fait, 1981.
- Je suis toujours ce que je vais devenir. Calligrammes, 1982.
- L’occupation et autres textes. Joseph K., 1996. (ouvrage regroupant tous les textes parus en plaquettes entre 1977 et 1992)
- Lectures pour Jean Vilar. Le temps qu’il fait, 1999.
- Pour ainsi dire. Finitude, 2004.
- Dessiner ce qu’on a envie d’écrire. Finitude, 2005.
- J’habite près de mon silence. Finitude, 2006.
- La pointe du Raz dans quelques-uns de ses états. Finitude & Fario, 2010.
- L’ardoise magique poème liminaire de Michel Butor; postface de Bernard Noël. L’Oeil ébloui, 2014.
Correspondances
- Jean Grenier/Georges Perros, Correspondance 1950-1971. Calligrammes, 1980.
- Faut aimer la vie, lettres à Jean Roudaut (1968-1978). Eibel/Fanlac, 1981.
- Jean Paulhan/Georges Perros, Correspondance 1953-1967. Calligrammes, 1982.
- Michel Butor/Georges Perros, Correspondance 1955-1978. Ubacs, 1983, 2 volumes.
- Revue Ubacs n°8/9, 1984. Contient des lettres à Henri Anger, Hervé Carn, Maxime Caron, Henri Thomas et Yves Landrein.
- Bernard Noël/Georges Perros, Correspondances. Unes, 1998.
- Lettres à Carl Gustaf Bjurström 1958-1976. La Part Commune, 1998.
- Brice Parain/Georges Perros, Correspondance 1960-1971. Gallimard, 1998.
- Lettres à Lorand Gaspar. La Part Commune, 2001.
- L’Autre région, Lettres à Maxime Caron. Finitude, 2002.
- Véra Feyder/Georges Perros. La Part Commune, 2007.
- Anne et Gérard Philipe /Georges Perros, Correspondances 1946-1978. Finitude, 2008.