Marc Papillon de Lasphrise
L’auteur
«Connaissez-vous le capitaine Lasphrise ? Non ? Messire Marc de Papillon, cadet de Vauberault “combattant, composant au milieu des alarmes” ? Non ? Un paladin du XVIe siècle et qui, sous Henri III, bouta le Huguenot à travers Touraine, Angoumois, Saintonge, Poitou, Normandie, Dauphiné, Gascogne, grand bonhomme de guerre et grand caresseur de filles».
Ces lignes ne sont ni de Pierre Louÿs ni de Pascal Pia, sous la plume desquels on aurait naturellement pu penser les trouver, mais, plus inattendu, du poète belge Norge. Inattendu ? Pas tant que ça, à bien y réfléchir, si l’on précise qu’elles sont extraites d’un recueil intitulé La langue verte. Or, ce qui frappe dans l’œuvre de Marc Papillon de Lasphrise, et ses Énigmes en sont l’une des incarnations les plus truculentes, c’est la verdeur luxuriante de son style. Et comment s’en étonner chez un poète lyrique et gaillard qui s’est placé sous le double patronage de François Rabelais et de Pierre de Ronsard, ses aînés et compatriotes. A croire que ce terroir ligérien fut — en un siècle où l’Académie n’avait pas encore imposé ses quarante cerbères à la gloire rien moins qu’immortelle, comme gardiens du bon parler françoys — le terreau d’une langue à la liberté foisonnante et jubilatoire.
Marc de Papillon est né aux alentours de 1555, non loin d’Amboise dans le petit fief familial de Lasphrise, dont il prendra le nom. Il tente l’aventure militaire et ses faits d’armes lui valent le titre de Capitaine. Il passe sa vie à guerroyer sur les champs de Mars et de Vénus, multiplant les conquêtes militaires et amoureuses.
La vieillesse précoce du Capitaine Lasphrise est plutôt triste. Désabusé et sans ressources, il s’adresse plusieurs fois au «bon roi» Henri pour réclamer le loyer de ses vingt années de fidèle et loyal service. Rien n’y fait. Vécut-il après 1600 ? On l’ignore et il est permis d’en douter. Au reste, serions-nous plus avancés de savoir où et quand est mort Villon ?