La Somnolence
À propos du livre
« À soixante-seize ans, seule, oubliée de tous, à demi-folle, Martha Krühl vit encore, comme les enfants, dans un sommeil enchanté. Sa vie n’est plus qu’un voluptueux ensevelissement dans les eaux magiques du songe, une lente dérive entre cauchemar et féerie : les vivants ne sont pas vivants, il y a des rires inquiétants dans les groseilliers, un pendu dans les jardins d’autrefois, un fantôme neurasthénique qui n’arrive pas à mourir vraiment et que la parole ressuscite sans cesse.
Voyageuse de nuit, démon somnambule, Martha Krühl fera en quelques heures d’étranges rencontres. Alice de cauchemar, vieillie, alcoolique, réussira-t-elle comme l’héroïne de Lewis Carroll, à passer de l’autre côté du miroir pour retrouver son amour fou, ce compagnon qui l’a quittée un jour sans dire un mot ? N’aurait-il d’ailleurs jamais habité que dans cette région fabuleuse où vivent les pauvres créatures que nous inventons parfois pour meubler notre solitude et supporter le naufrage de notre vie ?
L’histoire de cette vieille petite fille, prisonnière d’une ville étouffante qui se décompose lentement sous un ciel sale et vide, est peut-être avant tout l’histoire d’un refus de la vie qui ne peut déboucher que sur la folie et, au bout du compte, sur l’enfer, au sens où Bernanos dit que l’enfer, c’est de ne plus aimer. »
La Somnolence, paru en 1975 chez Jean-Jacques Pauvert, est le premier roman de Jean-Pierre Martinet.
Roman / 2018 / 20€ (épuisé) / 256 pages / 15,5×22 cm / 978-2-912667-71-7
La presse en parle …
Elisabeth Philippe, Les Inrockuptibles.
Paru en 1975 puis oublié, ce premier roman d’une totale noirceur révélait un formidable auteur. […]
Jean-Pierre Martinet, feu follet des lettres françaises, mal-aimé à l’immense talent, est enfin réhabilité!
Bruno Corty, Le Figaro littéraire.
Je n’avais pas relu cette Somnolence depuis sa sortie. Une fois de plus, j’ai été secoué jusqu’au plus profond de mon être. Je l’ai été même davantage que lors de sa découverte, comme si ce roman, désespérément enténébré, se lisait différemment selon que l’on a 30 ans ou le double.
Gérard Guégan, Sud Ouest.
Larmes amères et torrents de cruauté se déversent entre les lignes, au point d’atteindre une forme de jubilation, celle des damnés de la vie dont la rage d’écrire, arrachée à la somnolence, est l’ultime consolation.
Julien Bécourt, Chronic’art.