L’existence précaire des héros de papier
À propos du livre
Les personnages de Jean-Pierre Enard n’en mènent pas large. C’est lui qui tire les ficelles, le marionnettiste, le seul maître à bord : il fait et défait leur vie avec malice, il les affuble de noms ridicules, il les assassine ou les sauve au gré de ses envies. Pas facile d’être un héros de papier entre de telles mains.
Humour décapant, amour passionné, intrigues improbables, le roman-feuilleton n’est pas très loin et sert de prétexte à une plongée jubilatoire dans la France du début des années 80 : minitel, belles moustaches et Guy Lux à la télé.
Roman feuilleton / 2015 / 128 pages / 13,50€ / 12 x 17 cm / 978-2-36339-058-5
La presse en parle …
C’est tout ému que l’on découvre aujourd’hui ce roman. Avec délicatesse, Jean-Pierre Enard met en scène les derniers instants du célèbre philosophe, ou ce qu’il en imagine, et ne fait que rendre hommage à un homme parmi les hommes, lorsqu’ils sont happés par la vieillesse, mis à nus devant la mort.
[…] Jean-Pierre Enard a pour son personnage — pour l’homme en général ! — une tendresse infinie. Après avoir lu son roman, on aimerait lui accorder la nôtre. Même si elle vient trop tard.
Martine Laval, Télérama.
En 1978, Sartre est au sommet de sa gloire et à la fin de sa vie. C’est l’année que choisit Jean-Pierre Enard pour signer, au Sagittaire, Le Dernier Dimanche de Sartre. Le romancier y fait mourir le philosophe, deux ans avant qu’il ne soit enterré au cimetière Montparnasse. L’idée frôlait le mauvais goût. Aujourd’hui, on a oublié non seulement Jean-Pierre Enard, disparu en 1987 à l’âge de 44 ans, mais aussi son roman. Un éditeur bordelais le réédite. On le lit, ou le relit, on ne sait plus. Et l’on est gagné par une étrange et persistante émotion. Pas d’acrimonie, pas de «révision» déchirante dans ce «tombeau», mais une immense tendresse pour un vieil homme seul qui traverse Paris une dernière fois, en trébuchant sur son passé. […]
Le roman désenchanté et compatissant d’Enard ressemble à une nouvelle de Jean Forton. Son sujet, ça n’est pas Sartre, c’est la vieillesse des génies dont le corps épuisé capitule, et puis s’en va.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.
Ce petit chef-d’œuvre ressort aujourd’hui sans la moindre ride chez Finitude.
Alexandre Fillon, Livres Hebdo.
Ce court roman montrait un personnage nageant dans une légende trop grande pour lui. A partir d’un certain âge, la vie devient une chose encombrante.
Eric Neuhoff, Madame Figaro.