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Pour ainsi dire

Georges Perros

À propos du livre

Pour ainsi dire est un ultime volume de Papiers collés. Toute la manière de Perros est là, notes, aphorismes, textes courts; ses thèmes de prédilection aussi: l’amitié, l’incommunicabilité, le théâtre, l’écriture…
La structure même du volume est identique à celle des trois premiers opus de papiers collés:

– la première partie, la plus longue, est constituée de notes et d’aphorismes ;
– la seconde regroupe des comptes rendus de livres sous le titre «Lectures» (Le livre de Monelle de Marcel Schwob, L’œil clair de Jules Renard, Passe-temps de Léautaud, la correspondance de Valéry, etc.);
– la troisième partie, «Portraits», est constituée de textes sur Michel Butor, Jean Paulhan, Brice Parain, Albert Camus, etc.;
– une préface à un livre sur Douarnenez, un compte rendu de match de football et le journal tenu par Perros lors de son voyage au Caire en 1950 constituent la partie «Textes»;
– une dernière partie, absente des précédents Papiers collés, rassemble sous le titre «Propos», des interviews de Georges Perros (par les élèves du lycée de Douarnenez par exemple), ou des réponses à des enquêtes (sur la notion “d’avant-garde” ou les liens unissant l’écrivain à la société).

Tous ces textes étaient inédits ou très peu connus, leur publication fait de Pour ainsi dire un des plus importants livres posthumes de Georges Perros.

Cette note, prise pas tout à fait au hasard, donne le ton :
Tout ce que j’écris serait ridiculisé s’il m’arrivait de créer une œuvre digne de ce nom. Il est assez étonnant que quelques hommes me lisent et me le fassent savoir. Mais aussi pourquoi ne jetai-je pas au panier toutes ces «envies» ? Il est sûr qu’un homme qui aurait l’imprudence de publier des notes qu’il a prises en vue d’un roman, les notes de chantier, perdrait toute envie d’écrire ce roman. Combien d’écrivains s’interdisent de parler, si peu que ce soit, de leur travail en train ! D’où tout ce que j’écris n’aurait de véritable sens que si on en trouvait l’amas après ma mort. Cette suite de manques à gagner, de velléités, de promesses mal tenues, d’ébauches, il y a certainement là un défaut d’honnêteté, une mauvaise coquetterie, que ceux qui me publient reconnaissent, mais en pensant qu’il faut de tout pour faire un monde littéraire. Tous les genres. Or, en l’occurrence, le genre consiste à n’en avoir aucun. Chaque fois que je suis pris d’écriture, je suis persuadé que c’est la dernière fois. Que je vais enfin me foutre la paix. Il y a près de trente ans que dure ce cruel manège. Cruel parce que tout se fait trop vite pour que j’en profite. J’écris comme on change de gare, le feu au cul. Ce qui fait que j’arrive toujours soit en retard, soit en avance. Mais pas le temps d’attendre non plus.

Notes / 2004 / épuisé / 192 pages / 12×17 cm / 978-2-912667-19-9

La presse en parle …

Pour ainsi dire est un ultime volume de Papiers collés où l’on retrouve le meilleur de Georges Perros. […]
Georges Perros, ce lyrique retenu, ce tendre pudique, ce bavard empêché, cet humoriste résigné, ne voulait pas faire une œuvre. Il disait de ses livres que c’étaient des valises à ouvrir après sa mort. On y trouverait des galets de sa plage, des photos de marins, des partitions de Schubert, des bougies de moto, des pipes, des fragments de mémoire, des ébauches de dessins, des palimpsestes, des regrets, des illusions perdues et beaucoup d’humanité. Dans Pour ainsi dire, il y a en plus le vent salé.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.

Je n’ai pas connu Georges Perros. Je le regrette d’autant que je relis les livres que j’ai gardé de lui avec le sentiment qu’il a été de ceux qui ont mis le doigt sur la plaie. La plaie de la vie, notre seul bien, et que les arts, chacun à sa manière, l’écriture surtout, tente de cautériser. […]
Il se trouve toujours un éditeur, généralement peu connu et de province, pour dénicher des inédits qui nous parlent encore et de nous et de lui.
Maurice Nadeau, La Quinzaine Littéraire.

Ultime volume de Papiers collésPour ainsi dire rassemble des textes inédits. […] «J’écris comme je me mouche. Ce n’est pas écrire. Ça fait de l’accumulation et ne devrait pas être publié», écrivait l’auteur. Finitude a fait la sourde oreille et en procure une belle édition.
J.-D. Wagneur, Libération.

Une élégante édition qui n’a vraiment rien d’un fond de tiroir.
Alexandre Fillon, Lives Hebdo.